1. La scène dramatique de l´époque contemporaine:
Les morts de New York, le 11 septembre 2001, les morts de Madrid, le 11 mars dernier, nous rappellent de
manière urgente que, sans aucun doute, jamais le monde n´a été plus
malléable entre les mains de l´homme. Ayant réellement vaincu la famine et
la misère, les nations occidentales ne voient plus dans la société
d´abondance que la monotonie, la contrainte, l´ennui, la pollution, la
frénésie, l´insignifiance. Crise démographique, crise économique mondiale,
crise financière, crise aiguë de l´emploi, déficit du commerce
extérieur, troubles politiques planétaires, la menace toujours présente du
terrorisme, tout cela fait beaucoup de désordres. L´avenir est plein de défis,
d´espoirs, mais aussi d´embûches et de dangers. Les nations
occidententales digèrent difficilement leur merveilleuse et fragile
prospérité.
Les valeurs traditionnelles se sont effondrées: la culture,
l´art, les religions, la morale et la conception du monde sont en crise. Ces
considérations se rejoignent et laissent prévoir une longue période de temps
difficiles, dont les modalités sont imprévisibles, du fait même de
l´irrationalité du monde d´aujourd´hui. Pour se servir ainsi utilement des
forces extraordinaires que la science moderne met a sa disposition, il faut que
l´homme ait pleine conscience de la nature de ces forces et des conditions de leur emploi.
S´abandonner à un pessimisme catastrophique serait
cependant pitoyable. D´abord parce que le progrès scientifique et
technique est toujours a l´oeuvre et que l´esprit scientifique expérimental
permet toujours de corriger beaucoup d‘erreurs. Ensuite parce que l´humanité a
toujours vécu dangereusement, voire absurdement, et que la condition humaine a
toujours été douloureuse. Une reconstruction majeure de l´image, aujourd´hui brisée, que
l´homme se fait de l´univers, de lui-même et de ses fins
dernières, est absolument nécessaire. Les solutions de tous les
problèmes de l´humanité contemporaine se trouvent donc sur le plan
éthique.
Dans ces conditions tellement difficiles, il est clair qu´une politique
européenne réellement unifiée, une politique des valeurs traditionnelles serait
non seulement féconde, mais nécessaire.
2. La société tchèque et européenne d´aujourd´hui.
Voilà, donc, le fond
de la scène dramatique sur lequel dix nations européennes, dont huit
avec une expérience amère de la tyrannie totalitaire, entrent dans
l´Union le premier mai 2004. En ce qui concerne la République tchèque,
nous sommes, pour la majorité des Européens, une terre et un peuple inconnus.
Les Autrichiens, les Allemands et les Polonais nous connaissent un peu mieux
que les autres. Nous parlons une langue ancienne et difficile, proche de la
langue russe, mais qui utilise l’alphabet latin depuis le dixième
siècle. La mission slave de Cyrille et Méthode nous a apporté le
christianisme dès 863, plus que cent ans avant le baptême de la
Russie, mais nous nous sommes retrouvés dans le domaine culturel occidental
jusqu´au tournant fatal du communisme en 1948.
Seul un petit groupe d‘initiés connaît notre histoire et notre culture. Qui sait, par
exemple, que la traduction tchèque de la Bible de Jan Hus existait un
siècle avant la traduction allemande de Luther? Depuis toujours, notre
nation n’a pas eu pas seulement des musiciens, mais aussi des ingénieurs
excellents.
Sans analyser le phénomène en général, je peux dire, sans exagérer, que la
contribution tchèque au trésor de la culture européenne a été plus grande que la proportion de la
population tchèque par rapport à l´Europe.
L´absence de liberté politique a cependant été une des causes de l´émigration de masse
pendant toute notre histoire. Inévitablement, la perte d´élites est
irremplacable pour chaque nation et ce phénomène a été l‘une des raisons
des difficultés dans le renouvellement de la société civile de ma Patrie.
Comment se présente la société tchèque contemporaine?
Le Tchèque moyen d´aujourd´hui en est au temps de la recherche du
libéralisme absolu postautoritaire. Il est amoureux de sa liberté. Il n´accepte aucune
frontière. Il manque de respect envers l´autorité, envers l´ordre.
Le Tchèque moyen en est au temps de l´abondance matérielle toujours croissante et
postsolidaire. Il est amoureux de lui-même. Il cherche d‘abord l´autoréalisation. Les
devoirs envers la famille, dans son métier, dans la société representée par la commune et par l´Etat
perdent leur signification. Il ne se sent pas responsable. Pour lui, la solidarité est
l‘affaire des autres, surtout l‘affaire de l´Etat.
Au moment où les technologies sont en développement
permanent, le Tchèque moyen est post-transcendantal. Il est épris des choses de ce monde.
Il veut être fort, en bonne santé, intelligent, riche, si possible tout de suite et si possible
pour toujours. Il n´a aucune relation envers les phénomènes qui transcendent cette réalité
terrestre, il n´accepte pas l´existence d´un monde en dehors de ses sens.
Le Tchèque moyen d´aujourd´hui est postcontemplatif. Sa capacité de rêver,
de réfléchir est repoussée par sa faim d‘impressions.
Les normes morales, brèves et bien ordonnées, par exemple le Décalogue juif
complété par la loi chrétienne la plus importante: Aime ton prochain! sont presque oubliées.
La conséquence en est toujours plus évidente. Ni la démocratie, ni l´économie de marché ne
sont capables de produire certaines valeurs, surtout transcendantales. Tant pis: sans le soutien de ces
valeurs, dont les sources sont hors des mécanismes de la volonté de la majorité et de la main
invisible du marché, la démocratie et l´économie du marché sont menacés de façon fatale dans
leur existence.
Les fondements de la démocratie, à savoir le partage des pouvoirs, la pluralité,
la puissance de loi, n´ont pas la capacité d’assurer leur propre fonctionnement. Sans un certain climat,
sans une certaine mentalité et un comportement des citoyens, sans une certaine autodiscipline personnelle
et sans une certaine autolimitation, ni la démocratie, ni la vie durablement supportable d´une société
libre et prospère ne sont imaginables.
Soyons des optimistes modérés et espérons que la société européenne majoritaire, au sein de
laquelle se trouvera bientôt la société tchèque, trouveront un jour cette connaissance de soi
malgré toutes les erreurs et les chemins sinueux, difficiles et compliqués. Ce qui nous manque ce n’est
pas le savoir faire, c‘est le courage de l´ action haute.
La religion, la morale, l´âme, la transcendance, Dieu: ces valeurs pérennes, éprouvées
par l´histoire – mais également déclarées mortes par les „modernes“ du 19ème siècle – sont,
malgré le pessimisme d´aujourd´hui, encore avec nous.
3. Bref apercu de l´histoire de la foi et de la religion dans les pays tchèques.
Permettez moi – pour une meilleure compréhension des causes, de
mentionner de façon très brève quelques tournants importants de
l´histoire religieuse des pays tchèques:
L´épiscopat de Prague a été fondé en 973. Les provinces de l´Eglise de la Bohème
et de la Moravie étaient cependant une partie d´un grand diocèse allemand de Mainz.
Le grand Roi de Bohême et Empereur de Rome, Charles IV, à moitié tchèque
par sa mère et à moitié luxembourgois par son père, Jean de Luxembourg, a eu une
excellente éducation francophone, et fondateur de l´université Charles à Prague (1348), était
capable de convaincre le Pape Clément VI de promouvoir en 1344 le diocèse de Prague vers
l‘archidiocèse et de créer les provinces d´Eglises des pays tchèques indépendants. Mais la
réforme et la révolution hussites étaient dejà à l‘horizon. Dans les pays tchèques,
le siècle suivant a été plein de guerres et marqué par une décadence énorme de la vie d´Eglise et
d´établissements religieuses.
Depuis le début du seizième siècle la menace turque était devenue raison
d´être de la monarchie danubienne. La nation tchèque lia librement son destin avec
la dynastie des Habsbourgs, par l´élection de Ferdinand I, roi de Bohême. La cohabitation plus ou
moins pacifique des protestants et des catholiques se termine par l´insurrection de Prague en 1618 et par
la défaite de l´armée de l´aristocratie protestante de Bohême à la Montagne Blanche,
près de Prague, en 1620. La majorité de l´aristocratie et des
intellectuels protestants libres du pays, parmi lesquels par exemple le génial
„Maître des Nations“ Jan Amos Komenský, été forcé quitter le pays. Il y a de
même beaucoup des aristocrates de Bohême qui, pour sauver leurs
fortunes, se tournent vers le catholicisme qui devient la réligion d´Etat
unique. La majorité du peuple au système féodal de servage n´a pas le
choix.
Avec la disparition de la menace turque à la fin du XVIIème siècle
s´évanouit la raison d´être de la monarchie danubienne. A côté, la cohabitation des
Tchèques avec les Allemands et les Hongrois n´est plus bénevole. L´émancipation de l´absolutisme
habsbourgeois, de l´austro-catholicisme et de la langue allemande dominante fondés pour une grande part
sur les traditions du passé protestant, deviendront le moteur de le renaissance nationale
tchèque.
L´indépendance de la Tchécoslovaquie et l´identité du temps nouveau après 1918 seront
pour longtemps liés à tous les signes de résistance envers le catholicisme et envers tout ce qui est
allemand. Un exemple pour tous: L´église tchécoslovaque hussite gagne dans les années 1920 environ 1 million
de supporteurs, 13% de la population des pays tchèques.
Les traditions protestantes de la Bohème et les mauvaises expériences historiques des
Tchèques avec la liaison du trône et de l´autel, pendant la longue domination habsbourgoise,
sont les raisons les plus importantes des relations difficiles et compliquées entre le Vatican et la
Tchécoslovaquie à l´époque, quand on a collaboré sans une base juridique – via facti. La
situation, après la chute du communisme, comme je vais le démontrer ci-dessous, est encore loin de la
normalité.
Les tournants des temps nouveaux: 1919: Le Saint-Siège
reconnaît la Tchécoslovaquie – 1920: le premier Ambassadeur de la Tchécoslovaquie Kamil Krofta vient au
Vatican – 1925: dispute sur la relation avec les festivités de l´anniversaire de Jan Hus à Prague –
1928: Modus Vivendi – l´unique document de caractère juridique qui définit la cohabitation entre l´Eglise
et l´Etat – 1939: la disparition de la première république – 1945: le renouvellement des relations
diplomatiques – 1950: l´interruption des relations diplomatiques comme conséquence de la persécution de l´Eglise
par le régime totalitaire – 19.4. 1990: le rétablissement des relations diplomatiques – 1.1.1993 : Le Saint
Siège reconnaît la République tchèque – 2002: terminent les négociations sur le Concordat – 2003:
l´échec du premier essai de ratification du Concordat.
4. Le système juridique des pays tchèques et la situation des Eglises.
Le fondement du système juridique tchèque est, depuis le Moyen Age,
le droit de l´Europe occidentale, développé sur la base du droit romain.
Les pays tchèques avaient un des codes civiques les plus perfectionnés, le code impérial
autrichien de 1811. Paradoxalement, ce système juridique n´a pas été tout a fait abandonné, même
à l´époque totalitaire 1948 - 1990, théoriquement, bien sûr.
Dès l’indépendance de 1918, la séparation de l´Etat et de l´Eglise a été un point important
du programme politique de la majorité des partis politiques. Parmi les raisons les plus importantes, pour
lesquelles elle ne s´est pas réalisée entre les deux guerres mondiales, il faut indiquer surtout la complexité
des questions patrimoniales dans les années 20, et aussi la marginalisation du ce problème politique
après l’usurpation du pouvoir politique en Allemagne par Hitler en 1933.
Après la disparition de la Tchécoslovaquie indépendante comme conséquence inéluctable de
l‘échec des élites politiques britanniques et françaises de l´époque, la vie politique, économique et
religieuse des pays tchèques a été absolument dominée par le régime totalitaire nazi comme dans autres
pays européens occupés. Les pertes ont été énormes.
Pendant la très courte période des années 1945 – 1948, l´Eglise catholique, qui n’avait pas
encore récupéré les pertes fatales de la persécution des prêtres et des fidèles, a été dominée par
l´idéologie athée communiste pendant les 42 années suivantes. Les relations diplomatiques avec le Vatican ont
été interrompues jusqu´en 1990. Toute la propriété de l´Eglise a été confisquée par l´Etat communiste.
Cet Etat, décidé à détruire totalement et définitivement l´Eglise, (en commençant par une
tentative d´établir une Eglise nationale contrôlée par le Parti Communiste), et de même la religion
(par l´éducation scolaire athée), a payé les prêtres de façon comparable aux fonctionaires d´Etat et
exigé ainsi la loyauté absolue de leur part. Cette époque de la persécution de l´Eglise fait toujours l‘objet
de recherches historiques qui sont loin d´être terminées. Le résultat de cette persécution a été la
situation pitoyable de l´Eglise catholique tchèque des années 90: le nombre des chrétiens tchèques
a chuté de 94 % de la population en 1948 (dont 78% de catholiques) à 39%(dont 33% de catholiques)
en 1991.
5. L´héritage communiste et les premiers signes de sa surmontée.
La chute du nombre des chrétiens et des catholiques continue: après le
recensement de 2001 seulement 2,5 millions de Tchèques (25% de la population) sont déclarés catholiques.
La République tchèque relève donc dans le pays le plus d‘athés au monde.
L´Eglise catholique tchèque souffre du grand manque de prêtres. Les prêtres en
service actif ont une moyenne d´âge très élevée, il n´y a pas assez de vocations spirituelles.
Les prêtres sont toujours rétribués d‘après le modèle communiste de 1949, presque de la
même façon que les fonctionnaires. L´Etat couvre actuellement à peu près deux tiers des
besoins financiers de l´Eglise (environ 20 millions d´euro), le reste est porté par les fidèles.
La réparation des dommages aux bâtiments de l´Eglise, surtout des monuments culturels et églises historiques, est
financée partiellement par l´Etat, mais, dans sa majorité, par les contributions des fidèles. La restitution
des biens de l´Eglise catholique n‘est pas encore resolue, malgré le fait que celle des propriétés de
l´aristocratie (confisquées après 1948) sont terminées depuis 10 ans déjà. La séparation de
l´Eglise et de l´Etat n´a pas encore commencé et la société n´a pas encore trouvé le modèle
satisfaisant de financement pour l´église.
Les propriétés de l´Eglise catholique qui restent jusqu´à présent des biens de l´Etat
n´ont pas encore été inventoriées et évaluées. D‘après quelques estimations compétentes, la rente
du capital qu’elles représentent suffirait à satisfaire tous les besoins financiers de l´Eglise, y
compris les réparations et l´entretien des milliers de monuments historiques et culturels.
L´essai de la ratification du Concordat a, pour le moment, échoué. La représentation
politique, manquant de hauteur de vue, ne cherche pas à faire évoluer l´opinion publique en
Tchéquie en faveur de l´Eglise. Cette opinion plutôt hostile, déjà orientée après 1918 par
des attitudes négatives envers l´Eglise catholique (rappellons seulement la conversion très
„politique“ du Président Tomas G. Masaryk au protestantisme et sa résistance dure à l’égard du
Concordat dans les années 20), par les pertes de la période nazie, et par les lavages de cerveaux
et la falsification de l’histoire du régime communiste, et, finalement par l’évolution de la société de
consommation hédoniste actuelle, doit être ramenée, surtout par les efforts des intellectuels,
de l´Eglise elle-même et des élites politiques conservatrices et catholiques, vers une attitude
rationelle, pragmatique et envers la sagesse de l´Etat: chaque religion qui apprend le citoyen à
vivre dans la vérité et la solidarité est digne d´estime. Un homme qui vit selon des hautes normes morales
présente toutes les conditions pour être un bon citoyen, pour créer une famille de qualité, pour
payer des impôts, pour ne pas mobiliser la police, les tribunaux et les prisons, pour être
solidaire à l’égard de son prochain et de l‘Etat. Tels citoyens sont nécessaires dans une société
libre et prospère, et vice versa: qui discrimine les fidèles en général et les
catholiques en particulier, mine le fondements de l´existence et du fonctionnement normal de la société et
de l´Etat.
D‘après mes estimations la création de ces élites nouvelles, hélas, prendra au
moins deux génerations encore.
Malgré toutes les difficultés, l´Eglise catholique tchèque vit : l‘enseignement dans
les facultés théologiques à Prague et à Olomouc a été renouvelé, une nouvelle faculté
théologique a été fondée à České Budějovice. Dans les années 90 ont été fondés quelques dizaines de
lycées catholiques et un plus grand nombre encore d‘écoles primaires et maternelles. L´Eglise catholique
tchèque gère trois hôpitaux, presque deux cents maisons sociales pour les personnes pauvres,
malades, abandonnées, pour les mères célibataires etc. La Charité catholique tchèque se
réjouit d´une confiance énorme au sein de la société et réalise des projets sociaux et des quêtes
très utiles.
L´essai d´une prévision: l´optimisme est un devoir!
Nous retournons en Europe, dans l´espace culturel, auquel nous appartenons
historiquement et dans lequel malgré tous les développements de la sécularisation, le fait de croire
reste plutôt normal.
En juin cette année nous élirons vingt quatre députés au Parlement Européen. Nous pouvons
éspérer qu‘une partie rejoindra le Parti Populaire Européen – Democrates Européens, qui est la fraction du
Parlement Européen la plus forte, orientée aux valeurs et les meilleures traditions conservatrices, ce parti
ouvrira aussi, pour la République tchèque un espace beaucoup plus grand permettant de participer
à la création d´une Europe des valeurs, un espace pour le développement positif intellectuel
et transcendental de notre société, pour l´éducation de qualité et libre de notre jeunesse et, surtout, pour
la création des nouvelles élites.
En ce qui concerne la politique domestique tchèque, la solution de la question de la
séparation de l´Eglise et de l´Etat, les questions de la propriété de l´Eglise bloquée et de la question du
modèle du financement des Eglises doivent etre résolus, tôt ou tard. Parce qu’il s´agit ici d´une
transformation des mentalités, beaucoup plus compliquée qu´une transformation économique et
politique, il faut être patient.
On peut éspérer cependant que la future dimension européenne forte de la politique tchèque
diminuera l´espace disponible pour les faux prophètes qui restent tenace, grâce à la
falsification de l´histoire par les régimes totalitaires précédents et grâce à la mentalité de peur de
l´esclavage qui persiste dans la population.
Parmi les différents modèles de financement des églises un des plus justes pourrait
être objectivement le modèle de capitalisation de la propriété de l´Eglise toujours bloquée aux
mains de l´Etat. Les besoins des Eglises seraient financés par la rente, ainsi creée.
Le modèle autrichien ou allemand (la taxe religieuse spéciale) n´a pas de perspective, dans
la société tchèque contemporaine pour les raisons, alléguées ci-dessus. Avec une perspective de
financement les Eglises seront beaucoup plus ouvertes à la séparation vis-à-vis de l´Etat.
L´Eglise catholique tchèque peut avancer vers son avenir avec un optimisme modéré: elle
se réjouit de la liberté qu´elle n´avait jamais connue dans sa longue histoire. Elle devra savoir profiter
de cette liberté et de cet espace nouveau et énorme pour accomplir sa mission importante dans la société. Elle
devra elle-même participer à la création d´une nouvelle et meilleure société qui sera capable de
préférer les valeurs avant les interêts et de fonder son futur sur la vérité, justice, charité
et liberté.
Permettez–moi de conclure par une citation d´un grand Francais, Jean Fourastié:
„Il n´est nécessaire à l´humanité ni de progresser ni d´être riche: elle a traversé des millénaires de bruit et de fureur: il lui suffit pour vivre de donner un sens à la vie“.
Copyright: Pavel Jajtner, mars 2004